Forte croissance du gaz vert : l'alternative décarbonée au gaz naturel
Le gaz naturel est une énergie carbonée largement utilisée en France par les particuliers et les professionnels. Il représente près de 15 %[1] de la consommation d’énergie primaire en 2021 et alimente 40 % des installations de production de chaleur (chauffage, eau chaude sanitaire) dans le résidentiel privé et collectif[2]. Il contribue au changement climatique, et à ce titre, il doit être progressivement remplacé par une énergie moins carbonée, le gaz vert.
Ce que prévoit la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte
La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte définit des objectifs à atteindre pour baisser les émissions de CO2 tous secteurs confondus. L’une des mesures vise 10 % de gaz vert injecté dans les réseaux de distribution en 2030[3]. L’augmentation de la consommation de gaz renouvelable devrait participer efficacement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour arriver à la neutralité carbone à l'horizon 2050[4].
Où en est-on avec le gaz vert en France ?
Comment fonctionne le gaz vert ?
Le gaz vert est une énergie d’origine renouvelable produite à partir de déchets organiques. De composition similaire, il se substitue au gaz naturel, avec un bilan carbone dix fois moins élevé[5]. En France, il existe plusieurs filières de production de gaz vert. Tour d'horizon.
Comment produire du gaz vert ?
Méthanisation
C’est aujourd’hui la principale filière de production de biométhane. Son fonctionnement repose sur la valorisation de biodéchets non dangereux rapidement biodégradables provenant de l’agriculture, de l’industrie agroalimentaire, des boues de stations d’épuration urbaines, et de biodéchets provenant des ménages, de la restauration collective, de la distribution… Le biogaz obtenu passe ensuite par une phase d’épuration pour séparer les mélanges gazeux afin d’obtenir un gaz riche en méthane. Le biométhane est une énergie renouvelable qui est ensuite injectée dans les infrastructures existantes, les réseaux de distribution et de transport de gaz naturel.
La méthanisation est une solution de production de gaz vert moteur. Fin 2022, on comptaiten France plus de 1 700 unités de production de biogaz avec une capacité de production supérieure à 9 000 GWh/an[6]. Environ 30 % des installations, soit un peu plus de 500 sites, valorisent leur production sous forme de biométhane injecté dans les réseaux de gaz. À titre de comparaison, fin 2021 en Allemagne, 242 unités produisaient plus de 12 800 GWh/an, et 240 de ces sites injectaient leur production dans les réseaux de gaz naturel allemands[7]. La filière connaît un développement rapide, soutenu par les pouvoirs publics, notamment sur les tarifs d’achat.
Les avantages de la méthanisation sont nombreux. Elle participe à la décarbonation des secteurs consommateurs de cette énergie renouvelable et renforce l’indépendance énergétique de la France. Elle permet également de développer les territoires où sont installées les unités de méthanisation, de créer des dynamiques d’économie circulaire au profit du monde agricole, et de soutenir la création d’emplois non délocalisables. Le gisement de ressources disponibles permet de consolider la filière et d’espérer un développement important à moyen et long terme.
Il existe deux autres méthodes de production de gaz vert plus récentes :
Cette méthode thermochimique consiste à produire du biométhane à partir de biomasse issue de ressources lignocellulosiques comme le bois et ses produits dérivés, la paille et les matières ligneuses issues de l’agriculture. Le gaz de synthèse (syngas) qui est produit est ensuite épuré et transformé en gaz vert.
Power-to-gas (électrolyse)
Cette filière repose sur deux étapes de production. En premier lieu, de l’hydrogène est produit à partir d’électricité d’origine renouvelable (solaire et éolienne). Le biométhane est ensuite obtenu par méthanation du CO2 issu de méthaniseur, de gazéificateur ou d’émissions industrielles, par réaction avec l’hydrogène. Le Power-to-gas présente l'avantage de pouvoir stocker sous forme de gaz les surplus d'électricité produits par les éoliennes et le photovoltaïque, et de les réinjecter dans les réseaux lorsque leurs productions d'énergie ne répondent pas à la demande.
Une dynamique de décarbonation portée par la complémentarité des filières
Les filières de pyrogazéification et de power-to-gas sont moins avancées que celle de la méthanisation, mais elles représentent un relais de développement important, notamment en raison de leurs complémentarités :
En termes de ressources pour les filières de méthanisation et de pyrogazéification ;
En termes de technologie de méthanisation pour les filières de pyrogazéification et de power-to-gas.
Un écosystème gaz vert résilient au service des usagers
La production de gaz vert se renforce en France avec :
L’augmentation rapide du nombre d’unités de méthanisation assurant une production globale superieure à 9 000 GWh/an[9];
La consolidation des phases de collecte de déchets, de traitement, d’épuration et d’injection dans les réseaux de transport et de distribution de gaz naturel.
Grâce à cet écosystème performant, à l’investissement des énergéticiens pour raccorder les foyers équipés de chaudière fioul ou de propane, aux offres commerciales attractives (option Gaz Vert+ d’ENGIE), et aux campagnes de sensibilisation[10], le gaz renouvelable prend une part de plus en plus significative dans le mix énergétique français.
Comment passer au gaz vert ?
Pour les particuliers, la transition énergétique est simple car leur chaudière est compatible avec le gaz vert. Votre technicien RGE vous le confirmera lors de l’installation de votre chaudière gaz, ou sa visite d’entretien et de maintenance. Il apposera sur votre matériel l’étiquette « compatible gaz vert »[11]créée par la filière gazière en relation avecle lancement de la « mention gaz vert »[12].
[6] Syndicat Professionnel des Entreprises Gazières - PANORAMA DES GAZ RENOUVELABLES EN FRANCE AU 31 DÉCEMBRE 2022 : https://www.syndicat-energies-renouvelables.fr/wp-content/uploads/basedoc/ser-panoramagazrenouvelables2022_web-rvb.pdf
[7] Syndicat Professionnel des Entreprises Gazières - PANORAMA DES GAZ RENOUVELABLES EN FRANCE AU 31 DÉCEMBRE 2022 : : https://www.syndicat-energies-renouvelables.fr/wp-content/uploads/basedoc/ser-panoramagazrenouvelables2022_web-rvb.pdf
[9] Syndicat Professionnel des Entreprises Gazières - PANORAMA DES GAZ RENOUVELABLES EN FRANCE AU 31 DÉCEMBRE 2022 : : https://www.syndicat-energies-renouvelables.fr/wp-content/uploads/basedoc/ser-panoramagazrenouvelables2022_web-rvb.pdf
